Penrose et l'affaire Kleenex


Michel Criton

Dans les années 1970, Roger Penrose avait déposé des brevets pour un certain nombre de ses pavages apériodiques (!) et il avait créé une société, Pentaflex, chargée de gérer les droits de ces brevets.

 

En 1997, il découvre que des rouleaux de papier hygiénique de la firme Kleenex, achetés par son épouse, portent des motifs inspirés de l’un de ses pavages, sans son accord. Il porte l’affaire en justice et attaque la firme américaine Kimberly-Clark Corporation, détentrice de la marque déposée Kleenex.

L’issue du procès est incertaine. Selon certaines sources, Penrose gagna le procès et obligea la firme à retirer ses rouleaux en vente et à changer de décoration ; selon d’autres sources, il trouva un arrangement financier avec le fabricant. De fait, un motif géométrique peut-il être soumis à des droits d’auteur ?

En 1995, un informaticien américain, Roger Schlafly, déposa un brevet pour deux nombres premiers (US Patent 5 373 560), l’un de cent cinquante chiffres et l’autre de trois cents chiffres, utilisables dans des procédés de codage. Penrose lui-même considéra qu’un tel dépôt de brevet était abusif.