Traduire les concepts : oui mais comment ?


Bertrand Hauchecorne

Traduire d'une langue à une autre le nom des nouveaux concepts, des abréviations prend des chemins souvent bien différents, enrichissant l'écriture des mathématiques.

Du grec vers le latin… puis le français

Les Romains, peu versés sur la pensée théorique, se sont inspirés des connaissances des Grecs. Mais comment nommer les notions empruntées ? Devait-on utiliser directement le terme grec pour les nommer, ou plutôt le traduire ?

 

 

C’est le premier procédé qui fut utilisé pour les mots depuis francisés que sont « parallèle », « hypoténuse », « polygone » ou « isocèle ». En revanche, certains termes furent des traductions, comme kyklos, qui devint circulus, tous deux désignant un cercle. Certains mots composés furent même traduits terme à terme, tel isopleuros, qui donne aequilateralis, devenu « équilatéral » en français.

Ce fut plus difficile pour les termes représentant des concepts abstraits inconnus des Romains. Arithmos, signifiant « nombre », fut traduit par numerus, qui désignait un grand nombre, connotation encore ressentie dans notre langue.

 

L’Allemagne et l’algèbre

Les mathématiciens allemands ont été les principaux artisans du développement des structures algébriques et les ont nommées par des termes provenant de leur langue, en général issus du langage courant. Leurs collègues français ou britanniques ont donc eu la responsabilité de leur donner un nom chacun dans sa langue. En général, c’est le choix de la traduction qui a été fait, même si la connotation existant dans la langue germanique ... Lire la suite